L’histoire se passe en Afrique du Sud ! Un groupe d’élèves du lycée privé pour filles de Pretoria a lancé une pétition dénonçant le code vestimentaire, qualifié comme raciste, de leur établissement. En effet, celui-ci leur interdirait de porter leurs cheveux au « naturel », c’est-à-dire en afro, nattes, dreadlocks ou encore en bantu knots. Les élèves noires de ce lycée huppé de la ville seraient obligées de se les lisser et de les attacher. En plus des restrictions liées au port de cheveux naturels au sein de l’établissement, des élèves ont aussi affirmé ne pas être autorisées à parler, dans l’établissement, leur langue locale et être victimes de discrimination de la part d’enseignants et d’élèves blancs. Cette polémique autour des cheveux « naturels » de ces élèves a entraîné une vague de témoignages, de messages de soutien ou de réactions sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Twitter avec les hashtags #PretoriaGirlsHigh et #PretoriaHigh, avec comme leader : Zulaikha Patel, 13 ans.
Messages of Solidarity to the Young Black Girls Protesting Racism at #PretoriaGirlsHigh https://t.co/p43pSvA14h pic.twitter.com/MGfDfwCbzz
— Okayafrica (@okayafrica) 30 août 2016
Vingt-deux ans après l’avènement de la démocratie, les tensions raciales restent cependant très élevées en Afrique du Sud, où sont régulièrement proférés des commentaires racistes notamment dans les médias sociaux et sur la scène politique.
La victoire des lycéennes !
Le lundi 29 Août, une pétition qui demande que des « actions disciplinaires soient engagées contre les professeurs qui mettent en place des politiques racistes » au ministre de l’Éducation de la région, Panyaza Lesufia été lancée et a récolté près de 10 000 signatures. Le lendemain, mardi 30 Août, les autorités locales sud-africaines ont ordonné à un prestigieux lycée de Pretoria de suspendre son règlement intérieur en matière de coupes de cheveux. Le Lycée pour filles de Pretoria, dispose donc de 21 jours pour revoir sa politique jugée raciste, envers les élèves noires portant leurs cheveux au naturel sans artifice visant à les contraindre à lisser artificiellement leurs cheveux et à ne pas porter de coupes afro.
Le ministre provincial de l’Education, Panyaza Lesufi, s’est rendu dans l’établissement lundi pour discuter avec le personnel et les élèves.
“Des enseignants leur disent qu’elles ressemblent à des singes ou ont des nids sur la tête “ a déclaré le ministre. Le règlement intérieur doit être revu et dans l’immédiat, le paragraphe sur le style de cheveux doit être suspendu.” Le ministère a également dénoncé l’attitude du lycée qui a fait appel ce week-end à la police et à des gardes de sécurité armés lors d’une manifestation d’élèves noires coiffées de coupes afro et de tresses.
Ce combat mené par les jeunes filles noires de cet établissement est une victoire faible certes mais une victoire à considérer dans la lutte pour l’imposition de la culture noire en Afrique du Sud.
Plus d’infos >: Afrique du Sud: un lycée contraint de suspendre un réglement contre les coupes afro