La cover girl de ce numéro est Tatou Dembélé, une icône de la gastronomie ivoirienne. Avec Ivorian Food, elle utilise le digital pour célébrer la richesse du menu ivoirien. Mais la jeune femme se démarque également en tant qu’artiste plasticienne. C’est probablement la diversité de ces passions qui ont contribué à la rendre si efficace et constante. En effet, le regard artistique de Tatou a certainement influencé la vitrine de la cuisine ivoirienne qu’est Ivorian Food.
Découvrez Tatou Dembélé dans le Mini Mag #3
Cette complémentarité dans la diversité me fait penser à une métaphore de la cuisine. Vous faites cohabiter des ingrédients divers pour réaliser une délicieuse sauce, un met harmonieux en bouche. Ou voyons plus large, vous réalisez un buffet riche en différents mets qui rencontrent chacun preneur et ravit l’ensemble. Bien sûr, c’est plus complexe pour des humains. Mais laissez-moi tenter de faire le lien.
J’écris à main levée cet édito. Je souris aussi en posant ces mots. L’exercice est un pur plaisir car il m’a été permis d’y aller franchement. Je vais donc parler d’individualité et de diversités.
2020 est une belle année. Mouvementée, éprouvante, exaltante ! Cette appréciation contraste assez avec les tensions politiques, la crise sanitaire, et l’environnement anxiogène du moment. Mais on est déjà né et il faut bien vivre. 2020 est une belle année parce que bien que je ne sois pas à la fin du processus, j’ai davantage appris à accepter mon individualité que ce soit humainement, professionnellement, ou spirituellement.
J’ai assimilé que nous sommes tous des individualités qui, prises ensemble, créent une diversité qu’il peut être parfois difficile à rendre homogène. Le fait est que nous grandissons avec des standards, des règles établies et acquises dès la naissance qui nous impose de façon flagrante ou subtile une attitude, même des attentes. Un moule se crée et il semble être le modèle parfait, celui auquel nous voulons tous correspondre. Des individualités qui veulent faire tout pareil, être tous pareils… C’est paradoxal non ? Mais c’est un besoin légitime.
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En tout cas, de 2019 à 2020, j’ai fait des choix difficiles, j’ai pris des risques, j’ai eu plus le souci de la franchise que du politiquement correct. J’ai écouté mes envies. Rien de nouveau, diront quelques intimes, mais la différence est que je ne culpabilise plus autant après. Je ne culpabilise plus autant de sembler parfois hors norme. On s’inquiète de ne pas trouver sa place pour sa différence. Mais nous sommes tous des différences ! Du coup, est-ce qu’il y a une seule place ? Nous devrions peut-être nous consacrer davantage à cultiver nos richesses individuelles. C’est un geste d’amour envers soi-même qui inexorablement nous pousse à accepter les altérités. Mais c’est dur, j’en suis consciente.
Que c’est dur d’être soi-même quand vous voulez plaire, convenir, rendre fier un autre que vous…
Tout ça me ramène aux aspirations de Ayana Webzine qui, dans sa nouvelle version, met l’accent sur la femme plurielle, réservée, explosive, modérée, enfin celle qui suit sa propre voie. J’ai donc été enthousiaste quand il m’a été proposé de contribuer à l’aventure en tant que consultante éditoriale.
Orphelie Thalmas, créatrice de Culturiche et consultante éditoriale à AYANA.
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