Elle a une vision claire du chemin où la mèneront ses pas. Elle a décidé d’embrasser le métier de la banque par passion et a consenti certains sacrifices pour obtenir l’une des certifications la plus prestigieuse de ce secteur. Rencontre avec Octavie, une jeune banquière posée et déterminée.
Présentez-vous?
Je me nomme AKRE Octavie Epse KOUAKOU, mariée et mère de 03 magnifiques enfants : un garçon et 2 filles. Après un bac scientifique obtenu au lycée classique de Bouaké, je suis titulaire d’un DUT en Commerce et Administration des Entreprises à l’INP HB de Yamoussoukro et d’un diplôme d’Ingénieur en Marketing Communication.
Depuis quand bossez-vous dans l’univers de la banque ?
AOK: J’ai intégré la SGBCI en Octobre 2009 où j’ai successivement occupé les postes d’Assistante Marketing, Chargé de communication et de Responsable Produit bancaire.
Parlez-nous de votre parcours professionnel
AOK: Ma carrière professionnelle a débuté dans une structure de communication audiovisuelle spécialisée dans les jeux et services à valeur ajoutée. Ce fut une expérience particulièrement intéressante de par le caractère ludique de l’activité et le volet technologique. J’ai intégré par la suite une agence conseil communication en qualité de Responsable commerciale avant de rejoindre la banque, un secteur qui m’a toujours attiré.
D’où vous vient cette passion pour la finance ? L’avez-vous toujours eu ?
AOK: De prime abord, j’ai aimé véritablement la banque grâce aux cours de marketing notamment le marketing services. Ensuite, j’ai voulu faire carrière dans
ce secteur car les banques jouent un rôle majeur dans l’économie et contribuent incontestablement au développement des états, des entreprises et à la satisfaction des besoins financiers des personnes physiques. La diversité des métiers ainsi que les opportunités offertes par le dynamisme de ce secteur constituent des atouts certains qui permettent d’avoir une certaine visibilité sur son profil de carrière.
Vous avez obtenu récemment une brillante certification qui est l’une des plus convoitée dans le secteur bancaire. Dites-nous en plus.
AOK: L’Institut Technique de Banque est un des diplômes les plus reconnus dans le monde bancaire en France et dans l’Afrique Francophone. En effet, l’objectif de cette formation transversale est de permettre aux employés de banques de développer leur carrière et d’étendre leur niveau de compétence et de connaissance du secteur bancaire et de les préparer à l’exercice de responsabilités managériales dans différentes activités de la banque. Elle se déroule sur deux années consécutives et comprend une évaluation écrite ainsi que des oraux devant un jury d’experts du monde de la banque.
Après cette importante certification, quelle sera votre prochaine étape ?
AOK: Mon désir est de capitaliser les connaissances acquises et d’accéder à un poste d’encadrement dans ma banque ou ailleurs. Par la suite, je voudrais bien intégrer une institution financière internationale…
Votre avis sur les raisons du faible taux de bancarisation en Côte d’Ivoire et comment y remédier ?
AOK: Le faible taux de bancarisation est tout d’abord d’ordre structurel. Pour ma part, il est fortement corrélé au faible taux d’alphabétisation et à l’importance du secteur informel s
ous nos tropiques. En outre, dans certains cas, des transactions financières telles que l’acquisition d’un bien immobilier ou des transactions financières d’un certain montant ne sauraient se traiter en dehors des banques. Malheureusement, c’est la triste réalité aujourd’hui. Pour inverser cette tendance, l’état et les banques ont respectivement leur rôle à jouer et il serait intéressant d’inculquer la culture financière aux enfants dès l’école primaire ou le collège. Les banques doivent briser la barrière entre elles et les populations en multipliant les actions telles les portes ouvertes et contribuer véritablement à la facilitation du financement des PME, créatrices d’emplois. La gratuité des services bancaires initiée par la BCEAO est un signal fort pour tous et gageons que d’autres décisions suivront dans le même sens.
Avez-vous des chiffres sur le genre dans le domaine bancaire (exemple : les femmes ivoiriennes possèdent-elles plus de comptes que les hommes ?)
AOK: Nous ne disposons pas de chiffres sur ce sujet précis mais cela pourrait faire l’objet d’une étude intéressante.
Vous devez être très occupée Comment arrivez-vous à concilier vie de famille et travail ?
AOK: Effectivement, ce n’est pas facile de concilier vie de famille et travail. J’essaie dans la mesure du possible d’être organisée et équilibrée. Néanmoins, je dois reconnaître que la préparation de ce diplôme a nécessité des sacrifices qui par la grâce de DIEU se sont révélés payants. Je voudrais au passage remercier de tout cœur mon cher époux pour son soutien sans faille.
Si l’on doit vous décrire en 3 mots, quels seraient-ils ?
AOK: C’est un exercice difficile mais je pourrais me décrire ainsi : Croyante, Dynamique, et organisée.
Vos projets ?
AOK: Contribuer à la montée en charge des femmes exerçant dans l’informel par un accompagnement spécifique. Les idées sont là, reste à les affiner et à les synthétiser dans un document.
Un dernier mot à l’endroit des Ayana qui aimeraient suivre votre voie ?
AOK: En Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, les us et coutumes en général relèguent la femme au second plan. Les choses sont en voie de changement et de nos jours, toute femme peut réussir dans son domaine de prédilection avec de la volonté et du travail. Il ne s’agit de jalouser celles qui réussissent ou d’emprunter des raccourcis mais de saisir les opportunités qui se présenteront à nous. Aux femmes en activité, il faut toujours chercher à renforcer ses compétences et bonifier sa valeur ajoutée dans un monde professionnel dominé généralement par les hommes.
En définitive, mettre DIEU au devant de toutes choses car « Tout est possible à celui qui croit ».
Propos recueillis par Édith BROU