J’avais – au détour de mes “randonnées digitales” – aperçu quelques fois le visuel de cette série. Mais les mots «Masters of sex» résonnaient en moi comme: sexe (évidemment), cu, scénario pauvre, voyeurisme et perte de temps…
Bizarrement, ce vendredi dernier, je décide de me lancer dans le visionnage de cette série au titre évocateur: “pourquoi rester sur des préjugés et ne pas me faire mon propre avis?” me suis-je dis.

Je démarre donc la saison 1. Je suis tout de suite séduite par le générique qui est fait d’une composition saccadée d’images simples mais très suggestives et qui nous mettent déjà dans le bain de l’intrigue. Ce type de générique me fait penser à des génériques du style de celui de Dexter, Grey’s anatomy, The Wild, etc. Comme on le dirait dans le langage ivoirien: ” Tout le monde fait ça maintenant.”
L’histoire
Il s’agit de la véritable histoire de William Masters et Virginia Johnson, deux sexologues qui, à la fin des années 50, ont changé le regard que portaient les Américains sur l’intimité et la sexualité. William Masters, gynécologue brillant adulé par ses pairs, décide d’explorer les mystères du sexe et ses effets physiques… Objectif qu’il envisage avec toute sa froideur et sa rigueur scientifique, branchant des électrodes aux cobayes anonymes qui viennent, pour le soit-disant “amour de la science” (lool), se prêter à des séances de masturbation et de coït dans une salle de l’hôpital. Sa secrétaire Virginia Johnson devient son indispensable associée car seul, il ne s’en sortirait pas du tout. Tabou, hypocrisie de la communauté scientifique de l’époque, féminisme, homosexualité, religion… Voici ce que j’ai dégusté dans la saison 1.

«Masters of sex» fut vraiment l’une des bonnes surprises du cru 2013. La saison 2 est diffusée depuis le lundi 14 juillet en France sur OCS City. Si vous avez raté la saison 1, vous pouvez vous rattraper en achetant le DVD (sourire)
Mon avis
«Masters of Sex» c’est un peu le «Mad Men» de la révolution sexuelle. En tout cas, ça en partage l’époque avec la vie de bureau, la photographie soignée, l’écriture intelligente et le portrait d’une société qui donne à réfléchir sur la nôtre. La saison 1 m’a profondément immergée dans la fin des années 1950. La grande force de la série se base sur son duo principal, porté par les excellents Michael Sheen (The Queen, Midnight in Paris, Nixon/Frost) et Lizzy Caplan («True Blood»). A première vue, William Masters, c’est le praticien qui est adulé par ses patientes et ses collègues, macho, taciturne et tourmenté par un traumatisme d’enfance. Mais «Masters of sex» a forcé encore plus le trait du antihéros, puisqu’il y a mille raisons de le haïr: désolée je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler.

Mais mon vrai coup de cœur, c’est Virginia Johnson: Aaah! My girl, Une femme super libérée pour son époque, mère célibataire qui tente de tout concilier et envoie au diable les dogmes de l’époque avec un dynamisme jubilatoire. J’ai terminé ce mardi la saison 1: une conclusion classe, juste et élégante. La fin s’est faite sur un cliffhanger* les concernant et le trailer de la saison (maqué!) promet une saison 2 riche en doutes, compromis et tiraillements.

Alors, je vous mets en bouche, quelques répliques cultes de la saison 1:
Une vision dans le bureau de William Masters.
– Virginia: “Vous avez plus d’élégance que ça.”
– William: “Non. Je ne suis qu’un homme.”
Lester, le laborantin à Jane, la secrétaire de William Masters: “…Et je trouve que votre paroi vaginale est magnifique.”
Alors, vous êtes prêtes à jouir avec les “Masters of Sex”? (sourire)
*Cliffhanger: (expression anglophone) ou le suspens, désigne dans la terminologie des oeuvres de fiction, un type de fin ouverte visant à créer un fort suspens.