Aicha Traoré est la fondatrice de PRO-KIDS CI, une association qui est à sa sixième année d’existence aujourd’hui. Spécialiste des questions de jeunes et de réinsertion des jeunes filles -mères, elle se laisse guider par sa volonté de changer le cours de l’histoire des enfants et des filles mères à travers l’entreprenariat social. À la tête d’une équipe dynamique, dévouée et soucieuse de l’avenir des enfants, Aicha Traoré s’est entretenu avec nous pour une interview exclusive.
Que fait votre association Pro-kids ?
Pro-Kids mène des actions pour l’amélioration de l’environnement éducatif des enfants à travers des actions d’impacts qui touchent :
- Les enfants dans les centres d’actions communautaires
- Les jeunes filles
- Les jeunes filles-mères
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer une telle association ?
C’est vraiment une passion pour moi de contribuer à créer des opportunités pour l’accès à l’éducation et la formation .
Comment fonctionne votre association ?
Nous fonctionnons avec des levées de fonds, des contributions de membres et le travail acharné des bénévoles.
Quels sont les objectifs de votre association ?
Tout d’abord, notre but, c’est d’améliorer l’environnement éducatif. Nous ciblons plus de 300 enfants à travers l’équipement et la réhabilitation des centres communautaires d’action pour la petite enfance chaque année. Ensuite, nous luttons contre la grossesse précoce dans les établissements scolaires. Nous visons à travers les actions de sensibilisation plus de 800 élèves par an. Aussi, nous voulons former et réinsérer 100 jeunes filles-mères chaque année afin d’assurer leurs employabilités et leurs autonomisations. Pour finir, nous souhaitons contribuer à la réduction du taux de mortalité infantile à travers la facilitation aux soins pour les mères au cours de la grossesse.
Avez-vous pu atteindre vos différents objectifs depuis la création de votre association en 2017 ?
Oui, mais nous sommes confrontés à quelques problèmes.
Quels sont les obstacles que vous rencontrez dans l’atteinte de vos objectifs ?
Le plus souvent, nous faisons face à un manque d’implication des collectivités locales. Sans compter le manque de fonds et de main d’œuvre de qualité.
Quel constat faites-vous de la situation des filles mères et des enfants en Côte d’Ivoire ?
En 2021, nous avons passé la barre des 5000 grossesses par an en milieu scolaire. Ce qui implique 5000 filles et enfants à risque d’être plus pauvre. Notre lutte aujourd’hui est de pouvoir rattraper toutes ces filles, les former et les réintégrer dans le système éducatif, dans les centres de formation ou les accompagner dans un processus d’autonomisation. Nous n’arrivons qu’à toucher 100-150 filles, c’est nettement inférieur au nombre de cas seulement en milieu scolaire.
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Vos perspectives à court et long terme pour une meilleure situation des enfants et des femmes ?
L’accompagnement des femmes entrepreneurs, l’insertion professionnelle et l’éducation des femmes à la politique en milieu urbain. Nous voulons à côté de ça, créer des réseaux et cadres pour les femmes afin de permettre des partages d’expériences sincères qui aideront sûrement la femme à saisir équitablement leurs chances.
Dans le milieu rural, faciliter l’accès aux terres, accompagner les femmes à travers les formations et le financement. Et aussi permettre à la femme rurale d’être à des positions de prises de décision à travers un leadership politique.
Pour ce qui est des enfants, il faut offrir des formations complètes qui touchent aussi aux connaissances humaines et aux valeurs humaines afin que nous ayons des adultes avertis. Il faut permettre à tous les enfants, filles ou garçons d’aller à l’école, d’avoir des informations relatives à leurs corps, leurs changements et leur offrir des opportunités d’expression (prises de paroles).
Qu’est-ce que vous pensez de l’initiative Superwoman ?
Superwoman est une initiative unique qui met en lumière des femmes édifiante à travers leurs parcours et leurs histoires. Moi, j’appelle ce concept Women Supporting Women(les femmes soutiennent les femmes). Je crois que c’est vraiment un concept à encourager. L’association est très heureuse d’y prendre part cette année et nous sommes reconnaissante des retombés que nous voyons déjà au niveau de Pro-Kids.
Retrouvez Aicha Traoré et l’association Pro-kids à Superwoman 2022, ce 26 Mars au Sofitel Ivoire
Nahadjenin Seleho